Enfin le quatrième pilier de cette stratégie, c’est évidemment de définir les enjeux éthiques et politiques de l’intelligence artificielle. J’ai amplement parlé des innovations formidables que promet l’intelligence artificielle, du soutien massif que la France et, j’espère, l’Europe, seront résolues à lui apporter et à quel point c’est un enjeu économique, scientifique, social essentiel. Mais une intelligence artificielle n’est rien d’autre que le projet qu’elle sert, dans les conditions définies par ceux qui l’ont programmée, sur la base des données qui lui ont été fournies et ces trois conditions dessinent, by design, si j’osais devant vous, le modèle d’intelligence artificielle que nous voulons voir exister ou plutôt et beaucoup plus simplement celle du modèle de société que nous voulons. Et en la matière, rien ne serait pire que de laisser ces choix à des entreprises privées ou à des systèmes autocratiques. Et donc, quand on parle d’éthique et de choix politique sur l’intelligence artificielle, c’est justement de considérer qu’il y a un implicite derrière cette aventure qui est la nécessité de procéder à des choix profonds.