Je pense à la filière blé. Aujourd'hui le blé français est concurrencé sur le marché mondial par le blé russe ou ukrainien, produit dans des fermes de milliers d'hectares, dix fois plus grandes que les plus grandes de nos fermes. Et sur ce secteur, en quelques années, le monde s'est transformé. J'évoque le blé russe, il y a 5 ans, nous parlions là d'un de nos principaux clients, il est devenu l'un de nos plus redoutables compétiteurs. Le monde se transforme à une vitesse folle mais en seulement quelques années, la production de blé russe a doublé, le blé ukrainien est aussi devenu un acteur de référence. Et le blé est un actif stratégique qu'il nous faut bien sûr conserver mais nous n'y parviendrons pas en nous positionnant uniquement sur le segment de la compétitivité-coût et sur les flux poussés parce qu'il sera, on le sait bien, certaines années, difficile de rivaliser même sur nos marchés historiques. Nous devons viser une plus forte « segmentation » certes en gardant notre capacité de production, mais en misant aussi sur des blés à forte teneur protéique, sur nos savoir-faire en matière de panification et en développant une offre complète beaucoup plus différenciée.